Le cannabis light italien génère près de 2 milliards d’euros par an et emploie plus de 22 000 personnes à temps plein. Et pourtant, ce fleuron économique est aujourd’hui en grand danger, menacé par les politiques de l’extrême-droite au pouvoir.
D’après une étude récente de MPG Consulting, relayée par DolceVitaOnline, le secteur du CBD et du chanvre en Italie a pris une ampleur considérable. En combinant production, transformation, distribution et vente, le marché pèse 1,963 milliard d’euros et pourrait même faire de l’Italie un leader européen, si on lui laissait la place.
Mais visiblement, le gouvernement Meloni a d’autres plans.
⚠️ Interdictions en série et guerre politique
Deux initiatives gouvernementales risquent de tout faire basculer :
- Un amendement visant à interdire la production et la vente de fleurs de chanvre, même si elles respectent les seuils de THC européens.
- Un décret classant le CBD oral comme un stupéfiant, réservant sa vente aux pharmacies, uniquement sur ordonnance, et non renouvelable.
Heureusement, ce dernier décret a été temporairement suspendu par la justice, mais le bras de fer continue. La Commission des pétitions du Parlement européen a même été saisie par Mattia Cusani, président de Canapa Sativa Italiana, qui accuse l’Italie de violer le droit européen sur le libre-échange.
🍷 CBD et vin : même combat, même potentiel ?
L’étude de MPG fait un parallèle audacieux mais pertinent : et si le cannabis light suivait le même destin que le vin italien ?
Des produits régionaux, un lien fort avec le terroir, des AOP, des IGP, une traçabilité béton… L’Italie pourrait jouer la carte du CBD premium, à l’image de ses grands crus.
Mais pour ça, encore faudrait-il ne pas tout interdire…
📊 Deux scénarios économiques. Deux avenirs opposés.
Les économistes Adam Orens et Davide Fortin ont modélisé deux futurs possibles :
✅ Scénario marché libre :
— Impact économique : 1,96 milliard €
— Emplois : 22 379
❌ Scénario monopole (buralistes uniquement) :
— Impact économique : 530 millions €
— Emplois : 6 042
— Perte sèche : 1,4 milliard €
Dans le deuxième cas, ce sont des milliers de producteurs et d’artisans qui disparaîtraient. Et avec eux, une diversité, une innovation, une richesse culturelle que l’Italie pourrait regretter très vite.
🏚️ 3 000 entreprises menacées, 15 000 emplois en jeu
Si la production de chanvre actif est interdite, c’est tout un tissu économique qui s’effondre : 3 000 entreprises pourraient fermer, 15 000 personnes perdre leur emploi.
Comme le souligne Davide Fortin, « le profil du producteur moyen est très intéressant, et il disparaîtrait dans un monopole contrôlé par les buralistes ».
🇪🇺 Le Parlement européen s’en mêle, mais la balle est désormais dans le camp de Rome, qui a 90 jours pour répondre.
Et pendant ce temps, les acteurs du secteur retiennent leur souffle.